La relation client, c’est la force tranquille de Guadet. Le livre d’or du château confirme : consuls affrétés de tout l’Occident, ambassadeurs du Mexique jusqu’en Corée, chambellans de Mandchourie et Constantinople, patronnat de l’outre-monde et sommeliers de l’année. Chez Guy-Pétrus et Vincent Lignac, pas de négoce ni d’imprésario, on rayonne sans effort à l’export. Le vin est une affaire de contact. Dans la famille depuis 1844, ce Saint-Émilion Grand Cru se raconte, se goûte et s’achète en direct à la propriété, une maison bourgeoise au charme discret, qui fait pourtant jaser toute la cité. Question toile de fond, les Lignac en ont sous le pied : la saga familiale rebondit comme Belmondo dans le Cartouche de De Broca. Au menu : un château fondé par un révolutionnaire Girondin, Élie Guadet, parti au clash avec Marat, guillotiné à Bordeaux en 1794 et dont la caboche orne l’étiquette du domaine ; un repenti de l’industrie pharma, petit-neveu de la fondatrice de Petrus, en délicatesse avec la baronnie locale pour avoir contesté le classement des grands crus de 2006 ;